[Covid-19] Deuxième semaine de confinement : la situation de la qualité de l'air en Occitanie
01/04/2020 - L’impact du confinement sur la qualité de l’air en Occitanie était partiellement visible sur la première semaine. Que s’est-il passé lors de cette deuxième semaine ? Les tendances observées sont-elles comparables à la précédente ? Atmo Occitanie fait le point sur la situation.
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Confirmation de l’impact du confinement avec de faibles niveaux de dioxyde d’azote sur toute la région
A proximité des voies de circulation, plus de 50 % de baisse du dioxyde d’azote sur les deux dernières semaines par rapport à la situation habituelle
Les niveaux moyens sur ces deux semaines restent très faibles avec plus de 50% de baisse des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) par rapport à la situation habituelle (graphique ci-contre).
Les concentrations à proximité des voies de circulation sont même désormais inférieures à la pollution urbaine de fond en situation normale.
Des concentrations plus faibles en dioxyde d’azote en semaine 13 par rapport à la semaine 12, excepté en fin de semaine
Les deux graphiques ci-dessus présentent respectivement l’évolution des concentrations hebdomadaires de NO2 en proximité trafic routier et en situation de fond (environnement non exposé à des sources directes de pollution) sur la région.
Par rapport à la situation de la semaine 12 (en rouge) où les mesures de confinement ont été mises en place, les concentrations au cours de la deuxième semaine de confinement (en orange) sont plus faibles en début de semaine.
Que ce soit en situation de proximité du trafic routier ou en situation de fond, pour la semaine dernière (S13), il faut noter une légère augmentation des niveaux durant la journée de samedi, et dans une moindre mesure le vendredi, par rapport à la semaine 12.
Concentrations en particules : pas d’impact visible des mesures de confinement du fait de conditions particulières en région
L’impact du confinement, que ce soit sur les concentrations en particules en suspension (PM10) ou sur les concentrations en particules fines (PM2,5) n’est toujours pas visible sur cette deuxième semaine. Les tendances présentées ci-dessous sont celles observées pour les particules fines PM2,5.
Les deux graphiques ci-dessus présentent respectivement les concentrations hebdomadaires de particules fines (PM2,5) en situation de proximité trafic routier et en situation de fond sur la région pour la semaine dernière (semaine 13) et pour la situation habituelle (moyenne 2017/2018/2019 de la semaine 13).
L’impact de la baisse d’activité sur les concentrations de particules en suspension reste toujours peu visible, en raison de situations particulières observées ces deux dernières semaines en Occitanie et sur une grande partie de la France.
Comme la semaine précédente, les concentrations de particules en suspension dans l’air ambiant ont été influencées par plusieurs facteurs. Pour la semaine 13, les concentrations de particules ont ainsi été influencées par :
- Les conditions météorologiques qui ont favorisé la formation de particules secondaires (formées à partir de la conversion de gaz présents dans l'atmosphère) en fin de semaine sur la région Occitanie et plus globalement au niveau national.
- La contribution des sources locales en cette saison telles que les émissions issues des dispositifs de chauffage
- Un niveau de fond de particules en suspension dans la masse d’air plus élevé qu’habituellement notamment en particules secondaires. Dans certaines régions du Nord et de l’Ouest de la France, des procédures d’information et de recommandation ont ainsi été mises en oeuvre en raison d’épisodes de pollution aux particules.
A noter : même en environnement rural, augmentation visible des particules très fines (PM1)
Le graphique ci-contre présente les concentrations de particules très fines (PM1) des deux dernières semaines en 2020 (semaines 12 et 13) dans un environnement rural, éloigné de toutes sources anthropiques (issues de l’activité humaine).
Il met en évidence l’augmentation des concentrations en particules très fines, particulièrement en fin de semaines 13, traduisant la formation et l’accumulation de particules secondaires dans l’air ambiant. Ces particules secondaires se forment dans l’atmosphère notamment à partir de composés issus de l’épandage de fertilisants, tels que l’ammoniac par exemple.
Cette situation est également observée en milieu urbain, indiquant qu’elle ne provient pas de la seule activité locale mais de l’activité à l’échelle nationale du fait de la circulation de masses d’air chargées.
Pas d’impact mis en évidence à ce jour sur les concentrations d’ozone
Dans la continuité de la première semaine de confinement, aucun impact de la diminution de l’activité sur les concentrations d’ozone n‘est à ce jour mis en évidence sur la région Occitanie.
Il faut rappeler que l’ozone n’est pas un polluant directement émis dans l’air par les activités humaines mais issu de la transformation des polluants présents dans l’atmosphère. L’influence des conditions météorologiques et des polluants précurseurs est trop importante au regard de la durée de la période de confinement pour mettre en évidence un impact.
Les observations se poursuivent et seront publiées dans notre prochain bilan hebdomadaire.
à consulter également :
le communiqué de la semaine 1 (du 16/03 au 22/03)
la continuité des missions d'Atmo Occitanie pendant la période de confinement